Hier soir dîner de "filles" françaises. Point commun ; expatriées.
Comme toujours lors de ces repas les discussions vont bon train. Difficile de participer à chaque échange qui se crée de ci de là autour d'une grande tablée où le pot au feu fume délicieusement dans les assiettes.
J'ai quand même écouté avec beaucoup d'attention (mais sans participation), à un échange entre 3 jeunes mamans et leur réflexion sur le système d'éducation à l'américaine. Ces enfants que l'on n'éduque pas pareil. Ces enfants à qui on ne transmet pas les mêmes valeurs, ces enfants à qui on donne un sens de l'égo très fort. Ces enfants à qui on transmet le sens de la compétitivité très jeune... Toutes ces différences qui choquent, qui gênent, qui font réagir... car leur enfants à elles, sont en confrontation avec une autre culture que la leur.
J'observe beaucoup depuis que je suis ici, car l'" Enfant" étant un sujet qui m'a toujours beaucoup intéressé, ces dites "différences".
J'ai écouté ce choc de culture avec une certaine retenue car oui, cela est différent , oui, cela peu être choquant. Oui Chris et moi n'avons sûrement pas, les mêmes façons d'aborder les choses , mais certainement les mêmes valeurs. N'étant pas "encore " une maman difficile d'intervenir dans ce genre de conversation, car je sais bien que je ne suis alors pas très crédible à leur yeux... Sauf que je pense aussi que c'est cela, la richesse , la valeur ajoutée à ces enfants qui grandissent ailleurs que dans leurs pays d'origine. Il n'auront pas tout à fait la même éducation, certes, mais il ne tient qu' à nous parents d'une autre culture d'essayer de faire une éducation multi-culturelle. Et entre Amérique et France, ces différences ne sont pas si difficile me semble-t-il, à combiner. Entre France et Mongolie orientale cela doit être plus complexe, non??
Il n'existe pas un système magique et parfait. Les américains sont sûrement trop poussifs , trop " good job" , mais les français ne sont ils pas trop négatifs ? L'Ecole en France n'est pas parfaite et laisse aussi sur la route beaucoup d'enfants. Mais elle est publique et gratuite.. La politesse ?? Mais je se suis pas sure que cela soit une question de pays, c'est une question de culture et de milieu, de volonté et d'engagement parental. La religion? Là encore question de famille...
J'ai souri lorsqu'une maman confiait combien cette tâche, celle d'être parent, était lourde parfois. Une autre lui a répondu que d'être maman c'était merveilleux et combien toute cette éducation était une responsabilité importante.
A ses yeux le fait d'avoir porté un enfant dans son ventre , là au plus profond de soi crée un lien si fort , que tout ce qui touche à son enfant pour une mère, sera profondément viscérale.
Certes.
Mais moi qui ne porterait pas cet enfant. Que penser? Que dire...
Pourtant toutes ces questions sur l'éducation, je me les pose déjà et cela depuis bien longtemps. Elles changent et évoluent avec moi, avec ma vie. Parce que je sais depuis toujours que l'éducation est le fondement d'une société. C'est là tout son enjeu. Que notre rôle à nous est de donner des clés à notre enfant pour que futur adulte, il puisse , à son tour mieux naviguer. Et que je sais que je vais devoir combiner ces "différences" pour mieux l'enrichir lui.
Et cela je ne crois pas, vient de mon ventre ..mais de ma tête!!
Friday, December 01, 2006
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3 comments:
Peut être est ce une façon de se rassurer et de se préserver de penser que le fait de porter son enfant créer ce lien si fort et si "vicerale". cela dit, sientifiques, psy et "vecus" disent en permanance que rien est écrit à l'avance, on peut avoir porter cet enfant et ne pas se sentir mére pour autant. notre histoire personnelle en dehors de notre histoire de mére à toute son importance dans la façon d'aborder notre enfant (quelque soit le trou par lequel il arrive celui de la serrure, une jolie entaille dans le ventre ou celui plus intime dit naturel... hihih)
Je pense qu'avant d'être mére n est une personne, une femme, une soeure, une cousine, la fille de... et l'enfant lui aussi et une personne, la maternité est la rencontre en deux personnes !! en plus il ne faudrait pas que nous oublions que ces bébés ont de péres alors comment leurs laisser une place quant investi trop se lien vicérale... bref que de choses à dire.
sarah qui début le 6eme mois.
Eh eh eh... multiculturel... je connais bien la question : moi aussi j'en ai un, de nord-américain, à la maison. Donc je confirme : pas si difficile à combiner. Pas plus comme parents que dans la vie de couple en tous cas ! Dans nos rôles éducatifs, pour le moment du moins, ça m'a semblé surtout être une question de sensibilités personnelles (plutôt que de cultures).
Toi comme Chris étant justement des personnes sensibles, je fais confiance à vos intuitions personnelles à tous les deux pour transcender ce qui pourrait faire obstacle à une éducation "équilibrée" (la voie du milieu, quoi). Lors de votre de vie de couple sans enfants, vous avez déjà largement expérimenté ce qui faisait différence entre vos deux cultures, ce qui les rapprochait aussi : vous connaissez bien les points forts et les points faibles de chaque culture, à l'aune de vos personnalités propres. Après, y a plus qu'à. Plus qu'à donner le meilleur des deux mondes, synthétisé sur-mesure pour votre enfant par les deux personnes que vous êtes. Quoi rêver de mieux ?
Quant à la question du viscéral, ma belle Emma, alors là, je rigole : si vous l'avez pas tricoté dans votre coeur, ce petit, je me demande de quel viscère il sera issu ?
Blagues à part, j'ignore de quelle nature est le lien profond entre une mère adoptante et son enfant, mais je ne doute pas une seule minute de sa force. Et surtout, je suis convaincue que ce qui fait l'unicité de ce lien se trouve plus du côté du coeur que des tripes, d'où que vienne cet enfant.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir porté avec ô combien de bonheur et de fierté mes enfants, et de les avoir mis au monde dans la joie.
Mais sans rien enlever à l'exceptionnel de cette intense expérience humaine, je persiste à croire que la force de mon amour pour eux ne vient pas de cette intimité-là.
Waouh.
... alors là Emma, aucun souci à te faire : bien-sûr que tu l'élèveras avec tout ce que tu as dans le ventre ce petit bout là. D'autant plus que tu l'auras tant attendu, c'est en tous cas ce que je retiens de mon expérience. Je ne serais même pas étonnée qu'une fois dans tes bras, ton ventre t'en dise plus que ta tête et que tu sois bien étonnée de voir partir en fumée bien des belles idées que tu t'étais tricotées dans l'attente. Parce-que c'est ça la magie : rien n'est prévisible, tout est à découvrir, tout est à constuire toi, Chris et lui, ensemble et c'est ça qui fera de vous une famille. Et très vite il saura vers qui se tourner pour que son bien-être soit assuré, pour être réconforté ... et faire de vous des parents, ses parents.
A part un mauvais petit bout de polaroïde, je n'ai pu voir et toucher mes enfants que 6 jours après leur naissance. A 1,3 kg et 1,6 kg, ils étaient loin de ressembler à mon rêve. Mais j'étais extrêment résolue à les aimer et à les apprivoiser coûte que coûte. Et trois mois après, ils étaients exactement comme je les avais rêvés et ils le sont toujours, même si chaque jour ils me surprennent et changent en permanence... je crois surtout que je les aime viscéralement tels qu'ils sont et pour ce qu'ils sont même dans les moments difficiles et que c'est ça être parent dans les tripes.
Enfin dernière chose, je crois sincèrement que la maturité joue énormément dans notre façon d'être parent. En cela, je ne regrette vraiment pas d'avoir dû attendre si longtemps...
Bref, vous serez de supers parents avec vos qualités, vos richesses et vos défauts.
Vivement que l'on puisse fêter l'arrivée de petite feuille !
On vous embrasse très fort.
Céc.&CO
PS : Bon j'arrive un peu après la bataille (2 mois 1/2 après), mais c'est ça justement d'être mère : passer son temps a essayé de concilier tout ce qu'on devrait faire et voudrait faire pour contenter tout son petit monde et soi avec !
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