Wednesday, December 12, 2007

Acte Social

Nous avons reçu un message de notre agence.
Un appel pour une femme enceinte de son 3e enfant , à la recherche de parents adoptifs. Le mot de l'agence prévient de la teneur un peu "spéciale" de cette requête. A la lecture du message, nous comprenons rapidement que cette femme est une toxicomane, elle ne sait pas de quelle ethnie sera l'enfant ( père inconnu donc) elle a réagit positif aux derniers tests, n'a pas ou peu de logement , pas d'assurance médicale...

Forcément un cas comme celui ci , vous émeut. Face à une réalité si dure , il est difficile pour nous de garder la tête froide , car notre coeur chavirerait lui, plus facilement... L'attente est si longue , si prenante. Savoir ne pas céder à une tentation trop forte, pour faire face à une décision qui resterait trop lourde de conséquences.
Je pense qu' un cas comme celui ci relève plus du cas " social" que d'un cas auquel nous nous sommes préparés.Ou plus justement , je devrais dire d'un acte social. L'accueil d'un bébé adopté est déjà un acte lourd tout autant dans son acte que dans ses conséquences..; et quand le contexte rajoute une dimension encore plus difficile , là, il faut savoir où sont les limites, ou plutôt où sont nos limites personnelles.Il faut alors regarder nos vies en face , et se demander si l'on est armé pour accueillir un enfant dont le passé avant même de venir au monde est très chargé . Nous savons , en ce qui nous concerne ,que même avec beaucoup d'amour , nous ne voulons pas nous engager dans un acte trop difficile à gérer pour nous.
Ce n'est pas un cas isolé. Je le sais.
Nous adoptons un enfant ; nous ne serons pas un centre d'accueil. Dur à formuler , difficile à se le formuler et pourtant ...

5 comments:

Isabelle said...
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Isabelle said...

Wow.






Et toute cette réflexion, vous l'avez menée depuis le message de l'agence, ou bien c'était déjà tout tranché "avant" ?
Je suis impressionnée que vous ayez réussi à faire le tour de cette épineuse question avec une conclusion aussi ferme et argumentée (parce que argumentée, d'ailleurs), et déjà couché le fruit de cette (sûrement) intense réflexion sur le papier virtuel de "Petite Feuille"- le blog... tout en imaginant bien combien la réalité du message de votre agence a pu chambouler toutes vos théories en vous faisant basculer brutalement dans la pratique.

Chambouler, basculer, tournebouler... ça va, là ?

Anonymous said...

oui, bien bien réfléchir, Comme vous dites, vous n'êtes pas un centre d'accueil. C'est tellement complexe et délicat d'élever un enfant. Il faut être 100% sûrs de soi et c'est 'soi' seul qui prend cette ultime et difficile décision.
Bises

Anonymous said...

Cette reflexion, vous l'aviez engagé déjà, peut-être de manière inconsciente, mais je ne crois pas, car votre discourt est très réfléchi.
Cette question, nous nous la posons tous et toutes à partir du moment où nous désirons un enfant : et si l'enfant était différent (toutes différences d'ailleurs) jusqu'où sommes nous prêt à aller ? jusqu'où notre couple est prêt à aller et quelle différence est "acceptable" pour nous ? ce cheminement très personnel , qui touche bien sûr à l' intime, nous devons l'écouter car il est essentiel.
C'est votre décision et elle sera, quoique vous choisissiez, LA BONNE...
Je vous embrasse bien fort.
Corinne

Anonymous said...

Encore une décision et une réflexion qui ont dû êre très difficile mais comme tu l'exprimes si bien, il ne s'agit pas de faire du social car cela concerne votre futur avenir de parents qui déjà n'est facile pour personne.
Un jour viendra....
big kisses
La cousine parisienne